Kinshasa, 21 septembre 2021- Détenant un enregistrement audio attribué à Justin Bitakwira, ancien ministre du développement rural de la RDC, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme révèle que le précité a tenu des propos violents et incitant des jeunes membres de la communauté Bafuliro à l’hostilité envers les membres de la communauté Banyamulenge.
De ce fait, le BCNUDH appelle Bitakwira, aussi ancien député national, à retirer ses propos incitatifs à l’hostilité et à la haine.
“Le BCNUDH RDC est profondément inquiet de ce message qui attise la haine et incite à des attaques contre des civils innocents. Il condamne fermement ces propos et invite son auteur à les retirer et à s’engager, à contribuer à la paix et à la réconciliation”, peut-on lire sur différentes pages réseaux sociaux de cette agence du système des Nations-Unies en RDC.
Signalons que dans cet enregistrement audio, le petit-fils à sa grand-mère rappelle aux banyamulenge qu’ils doivent notamment demander pardon aux Congolais avant toute réconciliation.
“Ils (les tutsi ndlr) sont dans une position de faiblesse aujourd’hui (…) Je félicite tous ces petits qui ont semé la pagaille contre ceux qui voulaient dialoguer. Il faut les féliciter. Je ne sais pas si ce sont des garçons, des filles ou des enfants, mais ils sont à féliciter… C’est le combat que nous avons aujourd’hui. Notre combat est semblable au combat des noirs sud-africains mené contre les blancs sud-africains… S’ils pensent qu’ils vont venir nous mépriser ici comme ils ont méprisé les hutus au Rwanda, nous ne sommes pas des Hutus… La condition de rester ensemble est que ces gens là doivent s’agenouiller et demander pardon pour tout ce qu’ils ont fait au Congo et qu’ils disent qu’ils vont désormais devenir des Congolais comme tout le monde et pas être des esclavagistes venus mettre de la saleté chez nous au Congo… Si vous continuez sur cette voie là, vous allez fuir les Bafuliro”, c’est ce qu’on peut entendre dans cet audio attribué à Bitakwira.
Ainsi donc, le BCNUDH lui demande de les retirer, compte tenu de la position qu’il occupe au Sud-Kivu et dans les Hauts-Plateaux. Ce, tout en rappelant aussi que les messages de haine et incitatifs à l’hostilité constituent une infraction en droit congolais et exposent leurs auteurs à des poursuites pénales et sanctions internationales.
Makambo B.
